Tout le film est bâti sur le thème de l’eau. On y cite donc les poètes de l’écoulement de tout (Li Po, Omar Khayyâm; Héraclite, Bossuet, Shelley), qui tous ont parlé de l’eau: c’est le temps.
Il y a, secondairement, le thème du feu ; de l’éclat de l’instant: c’est la révolution de Saint Germain des Prés, la jeunesse, l’amour, la négation dans sa nuit, le Diable, la bataille et les "entreprises inachevées" où vont mourir les hommes, éblouis en tant que "voyageurs qui passent" ; et le désir dans cette nuit du monde (« nocte consumimur igni »).
Mais l’eau du temps demeure qui emporte le feu, et l’éteint. Ainsi l’éclatante jeunesse de Saint-Germain-des-Prés, le feu de l’assaut de l’ardente « Brigade légère » ont été noyés dans l’eau courante du siècle quand elles se sont avancées sous le canon du temps...

 

Serge Milan, In girum imus nocte et consumimur igni. L’étendard de Guy Debord in Cahiers de Narratologie.